Accueil > Histoire et patrimoine > Sites poudriers et pyrotechniques

Sites poudriers et pyrotechniques

Sites poudriers et pyrotechniques

Pour nos adhérents : voir également la page "Histoire des sites poudriers et pyrotechniques"


 Connaître et protéger le patrimoine industriel

 

   

Les sites où ont été réalisées des fabrications de produits pyrotechniques sont nombreux en France. Ainsi, on comptait 29 moulins à poudre à Paris au début du 17ème siècle.
Tout au long des siècles passés, de nombreux établissements ont été tour à tour construits, fermés ou reconvertis en fonction de l'évolution des besoins et des techniques.
Certains d'entre eux, toujours en exploitation, datent du règne de Louis XIV, tels ceux de Pont de Buis, Saint Médard ou Vonges.

 

 

Il ne reste malheureusement que très peu de vestiges de centaines de sites ayant hébergé, au cours des siècles passés, des activités poudrières ou pyrotechniques.
Outre les poudreries fermées récemment, on peut encore apercevoir des vestiges d'anciennes poudreries à Toulouse, Charleville-Saint Ponce, Esquerdes, ... et différents toponymes rappellent l'existence d'un certain nombre d'autres (Metz, Perpignan, Rouen-Marommes ...).
Il en est de même pour divers établissements pyrotechniques militaires ou  civils (dynamiteries de Cugny, Ablon ...).
Cependant, grâce à l'action de bénévoles et parfois à l'initiative de collectivités locales, plusieurs sites anciens ont fait l'objet de conservation partielle avec mise en valeur de bâtiments et expositions de matériels, objets et images retraçant la vie sur le site et les fabrications qui y ont été réalisées.
L'AF3P apporte son appui à ces initiatives en les faisant connaître, prêtant du matériel ou, le cas échéant, participant au financement de projets spécifiques.

   

 

 

 Musée de Sevran

 

 

 

 

 

 

 

  Dynamiterie de Paulilles

Si vous menez, souhaitez mener, ou connaissez des actions similaires sur d'autres sites, n'hésitez pas à nous le faire savoir en utilisant le lien contact AF3P.

 

 

 


Lieux de mémoire - Visites poudrières


Parcs aménagés et musées

Plusieurs anciens sites poudriers et pyrotechniques ont fait l'objet de conservation partielle par des initatives locales, avec mise en valeur de bâtiments et expositions de matériels, objets et images retraçant la vie sur le site et les fabrications qui y ont été réalisées. Souvent implantés dans un cadre particulièrement attractif, ils constituent un but de sortie permettant d'allier le plaisir de la promenade à celui de la découverte d'un passé industriel méconnu.

 

   

Le Ripault (37) : A proximité de Tours, l'ancienne poudrerie nationale du Ripault est maintenant occupée par le Commissariat à l'Energie Atomique et aux Energies Alternatives.

A l'intérieur de l'établissement, les "anciens poudriers du Ripault" ont aménagé en musée, une ancienne meule à poudre noire et rassemblé à ses côtés, de nombreux outillages, documents, etc. relatifs à l'histoire de la poudrerie. Ce musée n'est malheureusement plus guère accessible compte tenu des restrictions d'entrée sur le site du CEA.

 

 
 

Saint Chamas (13): un parc aménagé dominant l'étang de Berre occupe l'emplacement de la poudrerie de Saint Chamas dont certains bâtiments ont été restaurés par un syndicat intercommunal avec l'aide d'anciens de la poudrerie.
Visite guidée du parc
Un vaste programme de recherche et de mise en valeur de l'histoire et du patrimoine de la poudrerie a également été initié en 2011 : voir "Projet Poudrerie".

   

 

 

 
     

Sevran (93) : A moins de 20 kms de Paris, de nombreux visiteurs apprécient le calme du "parc forestier de la poudrerie" qui occupe le site de l'ancienne poudrerie fermée en 1971.
Le musée technique des poudres d'armement a été initié par René Amiable, Président d'honneur-Fondateur de l'A3P, musée rebaptisé "Musée René Amiable" suite au décès de celui-ci, est unique en France par la richesse de ses collections relatives au passé poudrier et à l'histoire de la poudrerie de Sevran.
Une équipe de bénévoles de l'association des amis du parc forestier de la poudrerie s'occupe de l'animation du musée et de l'enrichissement et de l'entretien des collections.

 
 

Paulilles (66) : située dans un cadre enchanteur en bordure de Méditerranée, entre Port-Vendres et Banyuls, l'ancienne dynamiterie de Paulilles a été partiellement remise en état par le conservatoire du littoral et le conseil général, avec l'aide de l'association les amis de Paulilles dont l'objectif est d'étudier et mettre en valeur l'histoire du site.
Outre l'intérêt de la découverte de l'histoire de la dynamite et de sa fabrication, la visite du parc et des jardins pourra agréablement s'accompagner d'un pique-nique sur la plage et d'un plongeon dans la Grande Bleue ...

Survilliers (93) : à l'intiative de M. Moisset, ancien directeur du site NCS et ancien maire de Survilliers, un très intéressant musée regroupe de nombreux équipements anciens relatifs à la fabrication des amorces et des douilles de cartouches. Pour la visite, se renseigner auprès de la Mairie de Survilliers.

   

 

 

Histoire des sites pyrotechniques 

 

 

L'AF3P collecte tous les éléments disponibles sur les sites poudriers ou pyrotechniques, présents ou passés, pour établir petit à petit des monographies comprenant, d'une part, une notice retraçant l'histoire du site et de ses activités, d'autre part un recueil des images illustrant la vie de l'établissement : gravures, cartes postales, photographies ... Une bibliographie des documents traitant - parfois de façon beaucoup plus détaillée - les mêmes sujets ou comprenant des compléments utiles, sera également jointe à la monographie, ainsi que, le cas échéant, des liens vers des sites Internet ou des documents disponibles en ligne.

 

 

Poudrerie de Sevran - Plan d'ensemble - 1888

 

 

Cérémonie franco-américaine non identifiée
Le Ripault - vers 1918

 

 

L'établissement de ces monographies est une oeuvre de longue haleine et beaucoup sont encore inexistantes ou à peine ébauchées

Toutes les bonnes volontés pour corriger ou compléter les monographies existantes, ou encore pour en créer de nouvelles, seront bien sûr très appréciées ...

 

 

Au fur et à mesure de l'établissement de ces études, nos adhérents auront accès à des pages spécifiques, regroupées selon les thèmes suivants :
- Etablissements du service des poudres
- Arsenaux et pyrotechnies d'état
- Dynamiteries et usines d'explosifs industriels
- Etablissements civils de pyrotechnie
- Etablissements temporaires ou de guerre
- Etablissements étrangers
- Etablissements divers

 

Ouvrage récent sur l'histoire de la poudrerie d'Angoulême

   

 

 


Poudreries du XIXème siècle

 

Le service des poudres exploitait en 1830 les poudreries suivantes.
- Angoulême : Créée par édit royal en 1819 pour remplacer la poudrerie de Saint Jean d'Angély (détruite par une explosion en 1818), elle a été mise en service à partir de 1826. Son exploitation a été arrêtée en 2002 et elle est actuellement en cours de reconversion.
- Esquerdes : Créée en 1686 et arrêtée en 1970, le bâtiment principal et la cheminée ont été restaurés par des bénévoles locaux.
- Le Bouchet : Créée en 1821 pour accueillir les productions de la poudrerie voisine d'Essones (détruite par une explosion en 1820), c'est désormais un établissement exploité par ArianeGroup.
- Le Ripault : Poudreris créée en 1786 par Riffault des Etres, elle ferme en 1961 pour  être reprise par le CEA.
- Marommes (Rouen) : Créée vers 1660 en remplacement du moulin à poudre de Deville lès Rouen, elle ferme en 1832 , comme en 1822 la poudrerie de Colmar - créée vers 1680 -, complètement détruite par une explosion suivie d'un incendie
.

 

 

Canon-pendule de la poudrerie d'Angoulême

Gravure de la poudrerie du Bouchet - 1838

 

 

 

 

 

 

 

 

Vestiges de la poudrerie de Saint Ponce

 

 

- Metz : Devenue allemande après 1870, elle ferme vers 1900.
- Pont de Buis : Créée en 1686, elle est aujourd'hui exploitée par Livbag et Nobel Sports depuis les années 1990.
- Saint Chamas : Créée vers 1690, elle ferme en 1971 pour être aménagée en parc-promenade.
- Saint Médard : Créée en 1660, l'établissement est aujourd'hui exploité par  ArianeGroup et Roxel.
- Saint Ponce (Charleville) : Créée vers 1677,  elle fermera en 1904.
- Toulouse : Créée dès 1536 sur l'ile de Tounis et déplacée dans l'ile de Banlève en 1675, elle est finalement transférée dans une nouvelle usine sur l'île d'Empalot en 1842. Elle est exploitée par ArianeGroup.
- Vonges : Créée en 1691, c'est aujourd'hui  un établissement de Titanobel.

 

 

En 1830, toutes ces poudreries fabriquaient de la poudre noire par le procédé "aux pilons" mais seules Esquerdes et Le Bouchet étaient alors équipées de meules. Cet nouvel équipement  sera introduit progressivement dans les autres poudreries dans les décennies suivantes.
La plupart des sites sera modernisée dans les années 1840-50. La poudrerie de Sevran-Livry, dont la construction avait été décidée en 1868, est entrée en production en 1873, pour fermer en 1971. Ce fût la première poudrerie dont l'énergie provenait d'une centrale thermique et non de moulins à eau.
Dans les années 1875-1877 a  été créée au Moulin Blanc près de Brest, une nouvelle poudrerie dédiée à la fabrication de nitrocellulose. Cette poudrerie ne fut pas reconstruite après son "sabordage" en juin 1940.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le service des poudres gérait également des raffineries de soufre à Lille, Bordeaux et Marseille ainsi que plusieurs magasins et raffineries de salpêtre et divers dépôts de poudre.

Fouilles de la raffinerie de soufre de Marseille

 


Poudreries créées au XXème siècle

 

A la déclaration de guerre en août 1914, le service des poudres disposait de 10 poudreries dont la capacité de production était de l'ordre de 25 T/j de poudre B et de quelques T/j d'explosifs (essentiellement mélinite). Moins de trois ans après, au maximum de la production qui se situe au milieu de 1917, la France produisait plus de 350 T/j de poudre B et près de 900 T/j d'explosifs militaires divers (mélinite, tolite, schneidérite, explosifs chloratés ...) !!

A noter le rôle majeur des femmes dans cette industrie de guerre

 

 

Presse à poudre B

 

 

Ouvrières à Bergerac en 1917 ou 1918

 

 

Si une part non négligeable de la production d'explosifs fut assurée par des sociétés privées ou des usines chimiques à capitaux allemands réquisitionnées (voir "établissements temporaires ou de guerre"), le service des poudres fut également amené à augmenter considérablement ses moyens de production. Pour cela, de nouvelles unités furent construites dans toutes les poudreries existantes mais également, de nouvelles poudreries furent créées "ex nihilo" : Bergerac, Sorgues, Toulouse Braqueville, apppelées à perdurer plusieurs décennies, et également Castres, Oissel près de Rouen, Boussens près de Bordeaux ou Blanc-Pignon à Bayonne, qui ne furent plus exploitées après l'armistice de 1918.

 

 


hide